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Des rameaux à la plume

Jacqueline Bellino, oléicultrice, aime partager sa passion des oliviers jusqu’en Cisjordanie et écrit des livres avec une grande sincérité.

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Àl’Escarène, village de montagne des Alpes-Maritimes, le Domaine des Prés Fleuris s’étage en terrasses. S’y épanouissent les oliviers de Jacqueline Bellino. L’oléicultrice a grandi au milieu des œillets que ses parents cultivaient à Nice. Puis, la demoiselle a suivi des études de lettres modernes avant d’épouser « un Parisien ». Ensemble, ils ont rénové une maison en ruine, ont élevé leurs filles et ont défriché un lopin de terre pour devenir maraîchers bio pendant vingt ans.

Jacqueline se lance en parallèle dans la culture des oliviers, qu’elle trouve apaisante en comparaison à « l’enfer-paradis de sa petite exploitation agricole ». Elle possède à cette époque la seule ferme de la commune. Désolée de voir tout autour d’elle des oliveraies à l’abandon, cette femme volontaire rassemble des subventions locales. De 1995 à 2000, son association Les amis de l’olivier forme à l’oléiculture une cinquantaine de personnes en insertion, et réhabilite en production une trentaine d’hectares.

Écrire avec ses tripes

À l’approche de la retraite, Jacqueline décide de laisser une trace écrite de cette aventure. En 2006, elle publie Pour l’amour de l’olivier, à compte d’auteur, où elle se livre : « Mon engagement dans la vie rurale prenait, peu à peu, tout son sens. […] J’avais l’impression de m’élever, de grandir au rythme de mes arbres. » Philosophe à ses heures, elle confie : « Écrire permet de transmettre tout ce que la vie nous apporte, car nous ne sommes pas en vie pour rien. »

En 2007 , Jacqueline s’engage dans un projet de développement oléicole auprès de femmes palestiniennes en Cisjordanie, à Ramallah. L’oléicultrice française s’y rend deux fois par an jusqu’en 2010. Elle prend à cœur la mise en place d’ateliers de transformation, puis reprend la plume pour raconter cette riche expérience humaine. Les oliviers de Palestine, est préfacé par le ministre Hubert Védrine : « Le temps de ce récit simple, vrai et chaleureux, le rameau d’olivier redevient un symbole d’avenir différent, pacifique et éclairé par l’espoir. »

L’écriture a permis à Jacqueline de rencontrer d’autres écrivains paysans, de lier de belles amitiés. Si bien qu’à soixante-dix-neuf ans, elle continue à rédiger « avec ses tripes ». Elle a publié cette année un roman, Naïs d’ombres et de lumière, et en prépare un autre, tandis que ses olives bonifient dans la saumure.

Alexie Valois

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